Entre émotion et élévation, E.sy Kennenga dévoile “Bondyé Padon”, un chant du cœur et de l’âme. Une chanson qui résonne comme une prière, un souffle d’espérance et un appel à la reconnexion avec l’essentiel. À travers ce titre, l’artiste partage une introspection sincère, inspirée de ces instants de doute et de fragilité qui, paradoxalement, finissent par renforcer la foi en soi et la confiance en la vie. “Bondyé Padon”, c’est un voyage spirituel et musical, une vibration douce et intense à la fois, portée par la voix chaleureuse et singulière d’un artiste qui ne cesse de se réinventer.
Célèbre interprète de “Comme si”, E.sy Kennenga offre ici un texte profondément personnel, nourri de ses propres traversées intérieures. Il confie :
« Dans la vallée de l’ombre, je ne crains rien. J’ai souvent trouvé ces mots puissants, sans vraiment les incarner dans ma vie. Quatre décennies d’existence, et plusieurs passages dans cette fameuse vallée de l'ombre. À chacun d’eux, on ne va pas se mentir… j’ai maudit les saints, les ancêtres. J’ai cru que le Très-Haut m’avait abandonné. J’ai cru que ces passages étaient la preuve de son absence, et que la violence, la misère du monde étaient la preuve de son inexistence. Et puis, chemin faisant… je comprends mieux. “Chak pasaj lombraj sé an vwa pou rann mwen pli saj. I pa ka rann lavi pli dous… I ka rann mwen pli fò, chak jou, ankò é ankò.” Bondyé Padon. Si sa sa rivé an lòt fwa… »
À travers cette confession, l’artiste s’adresse à tous ceux qui doutent, qui vacillent, mais continuent d’avancer. Il ne chante pas une foi parfaite, mais une foi vivante, traversée par la réalité de la vie. “Bondyé Padon” devient ainsi une méditation poétique sur la résilience et la gratitude, une main tendue à celles et ceux qui cherchent encore un sens dans le chaos.
Dans un contexte où la foi devient un sujet délicat, voir des artistes s’en emparer avec sincérité relève presque de l’acte de courage. À l’heure où la laïcité se radicalise parfois en rejet de la spiritualité, où les croyants se sentent pointés du doigt jusque dans les sphères les plus hautes de l’État, la démarche d’E.sy Kennenga résonne comme une respiration. Elle nous rappelle que la musique reste un espace de liberté, un lieu où la foi peut se dire sans honte ni ostentation.
C’est plus simple, sans doute, pour les artistes chrétiens dont c’est le cœur de mission. Mais pour un chanteur issu de la scène séculière, c’est un geste rare et noble. Comme Brian McKnight, qui plaçait toujours une chanson spirituelle dans chacun de ses albums, E.sy Kennenga rappelle qu’il existe des ponts entre le ciel et la scène, entre l’humain et le divin. Et cette audace-là, c’est peut-être la plus belle des notes.
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