BARBARA ZANDRONIS, APRÈS L’ÉPREUVE VIENT LA LUMIÈRE !
08 mars 2024 à 00h18 - 5756vues
UNE MISE EN LUMIÈRE DE FEMMES
Dans l'univers du journalisme Guadeloupéen, Barbara Olivier-Zandronis se distingue par sa passion, son engagement et son courage. Après avoir traversé récemment une zone de turbulence qui a fait grand bruit au-delà même de nos terres, Barbara émerge désormais de la tempête avec une nouvelle mission : celle de partager les histoires de résilience et de renaissance. À travers sa série documentaire "Le temps des surettes est fini", elle offre un regard éclairé sur le parcours d'autres femmes, mettant en lumière leurs luttes, leurs triomphes et leurs espoirs.
Blue Melody School Radio a voulu, en cette journée internationale consacrée aux droits des femmes, mettre en lumière Barbara Zandronis, une journaliste audacieuse au parcours inspirant. Sa vie, sa profession, sa foi, elle a accepté de se prêter au jeu.
Barbara Zandronis - Journaliste
BMSR : Barbara. Comment te sens tu aujourd’hui en tant que femme, épouse, Guadeloupéenne, journaliste, chrétienne ?
Je me sens en phase, en équilibre dans tous ces aspects de ma vie. Aujourd’hui, je peux l’affirmer, les dernières semaines du mois de décembre de l’année 2023 ont été aussi déstabilisantes qu’édifiantes. Cette épreuve a eu le mérite de renforcer la femme que je suis, plus enracinée, plus ancrée dans les valeurs qui me soutiennent et qui m’animent. En tant qu’épouse, j’ai eu la chance d’avoir trouvé le réconfort dont j’avais besoin, c’est bien là que la notion de « faire Un », couple prend tout son sens…. Oui, j’ai un homme bon et aimant à mes côtés. Je suis reconnaissante pour cela. Et puis en tant que chrétienne, je me sens en paix, alignée à mes valeurs et fière d’être demeurée fidèle à celles-ci, les mêmes qui m’ont poussé à choisir ce métier plutôt qu’un autre; la quête de vérité !
BMSR : Ton époux est l’un des réalisateurs de renom au pays. Vous êtes au final tous les deux dans le milieu de l’audiovisuel. Vous arrivez à concilier vie de famille et vie professionnelle ?
Oui, aujourd’hui, nous avons trouvé notre vitesse de croisière… il fut un temps où le travail grignotait l’espace-temps de notre vie de famille. Nous avons appris à dire non aux projets qui menaçaient ce fragile équilibre. Mais je crois aussi qu’il s’agit d’un état d’esprit. Comment considérer ces moments de travail ? Du travail ou des moments de plaisir où nous pouvons conjuguer nos compétences et talents ? Quand je travaille avec mon époux, car cela nous arrive, nous considérons qu’il s’agit d’une chance. Nous nous comprenons et avons la même envie, que l’autre s’épanouisse et réussisse dans ses projets. Ce qui n’empêche pas de profonds désaccords. Mais sa réussite est la mienne et cela va dans les deux sens. C’est surtout l’entourage qui peut être dérouté par nos emplois du temps, peu communs. Mais nos proches sont compréhensifs.
BMSR : On te sait plutôt discrète dans le milieu. Tu te livres peu mais, tu n’as jamais pour autant caché ta foi en Dieu. Est-ce que tes convictions spirituelles ont une influence sur ta manière d’aborder ou de traiter les sujets ?
Bien évidemment, elles transpirent et je l’espère dans tout ce que je fais (rires). Tous mes projets sont guidés par cette intention : faire du bien aux autres ou mettre en lumière ce qui mérite de l’être. Nos mots ont un impact sur notre esprit, le cognitif. Tous ces aspects sont scientifiquement prouvés, ainsi, je prends la pleine mesure de l’impact des médias sur le plus grand nombre. Je ne sais pas si j’ai besoin de crier ma foi, je pense qu’elle se ressent. Je n’ai pas besoin non plus de convaincre, je respecte le cheminement de chacun. La non-volonté d’avoir la foi en Dieu, seulement à qui veut bien l’entendre je dirai : je sais qu’IL existe et qu’il peut transformer ta vie.
BMSR : Tu as malgré toi fait l’objet d’une surexposition médiatique suite à ta récente interview d’un homme politique français qui a beaucoup fait parler, y compris dans toutes les rédactions de l’hexagone. Tu as parallèlement reçu une vague de soutien de toutes parts et surtout, beaucoup d’amour. Penses-tu que la même interview, réalisée par un homme, aurait fait autant de vague ?
Sincèrement, je ne le pense pas. Tout simplement parce que l’homme politique en question n’aurait pas fait preuve d’autant de misogynoir. C’est bien cela, femme et noire. Un mépris très particulier. Mais pour moi, il ne s’agit même pas du véritable sujet. J’espère qu’un jour, nous aurons suffisamment confiance en nous pour ne pas douter, ne pas s’excuser de poser des questions qui fâchent, sous prétexte que nous sommes noir(e)s et par conséquent, « pas neutres », trop émotifs. Je ne vois pas Ruth Elkrief s’excuser de poser des questions avec vigueur parce qu’elle serait juive, et elle a parfaitement raison. C’est une question, à mon sens, de confiance en soi, en nous.
Dans tous les cas, une large majorité de Guadeloupéens a bien compris les enjeux de ce sinistre épisode, et je suis infiniment reconnaissante pour cet élan de solidarité.
BMSR : Du coup, penses-tu qu’il reste encore un long chemin à parcourir par les femmes dans ce milieu où au contraire, on est déjà dans l’air du changement ? On parle précisément de l’égalité entre les hommes et les femmes dans le journalisme.
Il reste évidemment du chemin. Mais nous sommes loin de l’époque qu’a pu connaître ma grand-mère. Le changement de mentalité est un processus très long, les lois ne peuvent à elles seules effacer en un claquement de doigts des décennies de mauvaises pratiques, de perceptions erronées, avilissantes envers la femme. Cette égalité, nous devons continuer à la saisir, par l’éducation inculquée aux petits garçons et aux petites filles. L’imposer par la force des faits, celui des compétences. Je ne suis pas une journaliste femme, je suis une journaliste renvoyée dans certains cas à son genre, la cible privilégiée du soupçon d’incompétence aujourd’hui bel et bien démasqué. Les choses changent.
BMSR : Tu as été pendant quelques saisons, le visage de « Bwa Galba » diffusée sur Guadeloupe la 1ere, une très belle émission qui se faisait le reflet de notre société. Aujourd’hui, tu reviens avec un autre format sur cette même chaîne. Était-ce un besoin de renouveau ?
Les projets répondent toujours à une aspiration du cœur. Je suis à l’écoute de ce qui se passe autour de moi, le débat dans l’espace public, les ressentis des autres et mon instinct.
Je crois que l’émission Bwa Galba a répondu à un besoin à un moment donné et que ces besoins évoluent autant qu’ils sont variés. Là, j’avais envie de rendre hommage à celles qui m’ont précédées, celles qui ont lutté contre le poids de l’Histoire. Valoriser des femmes valeureuses de ces nouvelles générations qui montrent un autre chemin pour se libérer des carcans et des prisons mentales qui ont asphyxiées bien des vies.
BMSR : Trois premiers épisodes de ta série documentaire « Le temps des surettes est fini », seront diffusés sur la 1ere, disponibles sur France TV. Qu’est-ce qui t’a poussé à réaliser ces portraits de femmes ?
Je souhaitais rendre hommage à ma grand-mère décédée il y a 3 ans. C’était une femme forte, dure et douce à la fois. Le « poto mitan » de la famille. La remercier elle et bien d’autres femmes d’avoir permis, par leurs sacrifices, que nous ayons les moyens d’être libres, vraiment libres. Le meilleur moyen de le faire était de montrer ces jeunes femmes, symboles d’émancipation et d’espoir.
BMSR : Les extraits laissent à penser que ces femmes ont quasiment toutes eu des histoires particulières, difficiles, délicates, comment as-tu réussi à instaurer un climat de confiance pour qu’elles puissent se livrer et partager leurs histoires ?
Je ne sais pas, elles ont peut-être ressenti ma sincérité. L’authenticité instaure un sentiment de sécurité, de paix.
BMSR : Comment tu te sens avant ces diffusions. Tu appréhendes ou es plutôt confiante ?
Évidement, j’appréhende mais j’espère que mon intention sera comprise et qu’elle portera ses fruits.
Et pour finir :
BMSR : Partage avec nous ton verset Biblique préféré.
Que Christ habite dans votre cœur par la foi. Enracinés et solidement fondés dans l’amour, vous serez ainsi à même de comprendre, avec tous ceux qui font partie du peuple saint, combien l’amour de Christ est large, long, élevé et profond. Oui, vous serez à même de connaître cet amour qui surpasse tout ce qu’on peut en connaître, et vous serez ainsi remplis de toute la plénitude de Dieu. - Ephésiens 3-17
BMSR : As-tu une citation qui te tient à cœur ?
« Celui qui sait pourquoi il vit, s’accommodera de presque tous les comment ». Nietzsche
BMSR : Et puis, dis-nous quel est ton artiste gospel préféré ?
Sans conteste Kirk Franklin : My Life is in Your Hands
LE TEMPS DES SURETTES EST FINI
«Le temps des surettes est fini » de Barbara Olivier-Zandronis, les 3 premiers épisodes à découvrir ce vendredi 08 mars à 12h40 et à 20h00 sur Guadeloupe la 1ère et Martinique la 1ère.
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